À Dédougou, l’espoir renaît pour 1 500 familles grâce à une opération humanitaire d’envergure

Date de publication : 11-06-2025

Ils ont fui avec pour seuls biens la vie sauve, abandonnant derrière eux leurs terres, leurs maisons, leurs souvenirs. À Tiao, Mara-Grand et Pini, la violence a tout balayé. Mais à Dédougou, pour ces 1 500 familles déplacées, c’est un nouveau chapitre qui s’ouvre – celui de la solidarité, de la dignité retrouvée et de l’espoir ravivé.

Du 11 au 25 mai 2025, la Croix-Rouge Burkinabè, avec l’appui du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et en étroite collaboration avec les services déconcentrés de l’État, a mené une opération humanitaire d’une ampleur rare. Pendant deux semaines, la cour du comité provincial de la Croix-Rouge du Mouhoun s’est transformée en un véritable centre de vie et de réconfort. Là, sous l’œil bienveillant de plusieurs volontaires, des centaines de femmes, d’enfants et de personnes âgées se sont succédé pour recevoir un appui.

Des lots de sacs de riz, de maïs, de niébé, des bidons d’huile, du sel, des farines enrichies spécialement conçues pour les enfants et les femmes enceintes : chaque kit a été soigneusement préparé selon la taille des ménages. Pour une famille nombreuse, cela représentait jusqu’à 100 kg de maïs et 50 kg de riz, des rations destinées à couvrir deux mois d’alimentation. Pour les ménages les plus petits, les quantités étaient ajustées avec la même attention basée sur les valeurs humaines, et respectueuses de la dignité.

Mais l’assistance ne s’est pas arrêtée là. En plus des vivres, chaque famille a reçu un kit d’articles ménagers essentiels (AME). Des seaux, des moustiquaires, des nattes, des couvertures, des kits de cuisine, des lampes solaires, des pagnes, du savon, des kits de dignité pour les femmes. Tous ces objets peuvent sembler simples mais pour des familles ayant tout perdu, ils symbolisent un retour à la normalité.

Mariam, jeune mère de trois enfants, tient son ticket de distribution comme un trésor. Elle raconte avec émotion comment elle a fui son village en pleine nuit : « On est partis sans rien. Cette aide, c’est la première fois qu’on se sent considérés, qu’on respire un peu. »

Pour 350 familles particulièrement vulnérables, l’intervention a inclus un abri temporaire pour offrir une protection contre les intempéries et un minimum d’intimité. Ces toits de fortune ne sont peut-être pas des maisons, mais ils sont devenus des espaces où l’on peut recommencer à rêver, à se reconstruire.

Cette mobilisation n’aurait pas été possible sans une synergie parfaite entre les acteurs : la Direction provinciale de l’agriculture, l’Action humanitaire, la Délégation spéciale de Dédougou, tous réunis pour garantir la transparence, l’équité et l’efficacité des distributions. Les volontaires de la Croix-Rouge ont travaillé sans relâche, pour que chaque famille reçoive ce dont elle a besoin.

Cette intervention à Dédougou est bien plus qu’une simple opération logistique. C’est la preuve que la solidarité n’est pas un mot vide, mais une réalité concrète portée par des femmes et des hommes engagés.