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Afrique : Le nombre de personnes disparues enregistrées par le CICR a augmenté de 75% en cinq ans (communiqué)
Date de publication : 30-08-2024
Nairobi (CICR) – En Afrique, plus de 71 000 cas de disparitions sont enregistrés par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), ce qui représente une augmentation de 75% par rapport au chiffre enregistré en 2019. L’Afrique est le continent qui compte le plus grand nombre de personnes portées disparues, d’enfants non accompagnés et de situations de regroupement familial, indiquent les cas enregistrés par le CICR à la fin du mois de juin.
« Les disparitions, notamment les disparitions forcées, demeurent l’une des conséquences humanitaires les plus désastreuses et les plus durables des conflits armés et des autres situations de violence. Tous les proches de personnes disparues sont concernés », indique Patrick Youssef, directeur régional du CICR pour l’Afrique. « Derrière chaque personne disparue se cachent d’innombrables souffrances liées à l’angoisse et à l’incertitude. C’est une tragédie humanitaire pour les familles. Une tragédie qui touche l’ensemble de la société. »
Les conflits armés prolongés qui ravagent l’Afrique ont entraîné des milliers de disparitions. Le continent est également sujet aux catastrophes naturelles, dont certaines sont exacerbées par les changements climatiques. Parallèlement, les personnes vulnérables qui se lancent dans de périlleux parcours migratoires sont exposées à des risques de séparation et de disparition.
La Journée internationale des personnes disparues, qui a lieu le 30 août, fait connaître le sort de ces personnes, honore leur mémoire, met en lumière la souffrance psychologique des familles et attire l’attention sur la nécessité de prévenir et de résoudre les disparitions.
Le CICR appelle la communauté internationale à faire preuve de davantage de détermination pour prévenir et résoudre les disparitions de personnes, quelles que soient les circonstances. La volonté politique est indispensable pour mobiliser les ressources nécessaires permettant de répondre à ce problème, notamment s’agissant de la coopération entre les autorités, tant au niveau national que par-delà les frontières.
« Dans les conflits armés, les disparitions touchent tant les civils que les combattants, explique Patrick Youssef. Elles ont lieu au moment des captures ou des arrestations, en détention ou dans le cas des détentions au secret. Les personnes peuvent être en vie, mais elles ne peuvent tout simplement pas contacter leurs proches. »
En vertu du droit international humanitaire, il incombe au premier chef aux autorités nationales de faire la lumière sur le sort et la localisation des personnes disparues. Or ces autorités ne disposent pas toujours des ressources, des connaissances ou de la volonté politique nécessaires pour y parvenir. Le CICR et les Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge jouent un rôle essentiel face à ce fléau.
Dans l’est de la République démocratique du Congo, par exemple, des volontaires de la Croix-Rouge de la République démocratique du Congo sont à pied d’œuvre dans les centres d’appel téléphonique mis en place par le CICR pour répondre gratuitement et rapidement aux demandes de nombreuses personnes déplacées ayant perdu le contact avec leurs proches. Au Soudan, le CICR, en partenariat avec le Croissant-Rouge soudanais, a établi une permanence téléphonique pour rétablir le contact entre les familles et les enfants non accompagnés qui ont été séparés par le conflit.
* Note à l’intention des rédactions – Les chiffres ci-dessus ne représentent que les cas de disparitions recensés par le CICR et les Sociétés nationales de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge à la fin du mois de juin 2024. Ils ne représentent pas le nombre total de personnes disparues en Afrique. Le CICR avait enregistré 40 708 personnes portées disparues en Afrique à la fin de 2019. Le CICR considère qu’une personne est portée disparue dès lors qu’un membre de sa famille signale à l’institution qu’il a perdu sa trace. Chaque dossier reste ouvert jusqu’à ce que le réseau de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge parvienne à élucider le sort de la personne disparue, ou que sa famille nous indique qu’elle l’a retrouvée.
Informations complémentaires :
Eleonore Asomani, tél. : +221 781 864 687, courriel : easomani@icrc.org
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