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«Je suis content que mes enfants retournent à l’école», Salif KARFA (parent)
Date de publication : 10-10-2022
«Un jour ma fille de 11 ans et mon fils de 8 ans, sont revenus tout apeurés de l’école de notre village. Ils m’ont raconté qu’alors qu’ils étaient en classe, des gens en armes sont venus dire aux enseignants de fermer l'école. Ces hommes armés les ont laissé partir et ont menacé que s'ils revenaient et trouvaient quelqu'un à l'école, ils le tueraient. Nous avons dû fuir le village et depuis lors, mes enfants n’allaient plus à l’école ».
Ce témoignage de Salif KARFA, paysan dans un village situé à quelques encablures de la commune de Dédougou (Région de la Boucle du Mouhoun), a des similitudes avec celui de plusieurs autres parents, dont les enfants paient le prix fort du fait de la montée en puissance de l’insécurité dans certaines localités. L’extension et l’intensification des conflits ont un effet de plus en plus dévastateur sur l’accès et la continuité de l’apprentissage, affectant l’avenir de générations entières d’enfants.
Cette situation est illustrée par les chiffres mis en évidence par les services spécialisés de l’éducation. Le Rapport statistique mensuel de données d’Education en Situation d’Urgence, indique ainsi qu’à la date du 31 mai 2022, 4 258 établissements d’enseignement était fermé, soit 14,60% des structures éducatives du Burkina Faso. Ces fermetures affectent 579 440 élèves (275 908 filles et 303 532 garçons), ainsi que 17 251 enseignants. Les données du ministère de l’Éducation nationale, de l’alphabétisation et de la Promotion des Langues Nationales à travers sa Direction de l’Allocation des Moyens Spécifiques aux Structures Éducatives, interpelle aussi régulièrement sur l’urgence d’apporter des appuis matériels aux écoles. Ce département a fait ressortir un besoin de dotation de 74 000 kits scolaires et 50 blocs de latrines dans les écoles d’accueil pour soutenir la scolarisation des élèves déplacés internes au Burkina Faso pour la nouvelle année scolaire.
Partant du principe que tous les enfants ont droit à l'éducation et à des écoles sûres, la Croix-Rouge Burkinabè a décidé d’apporter sa contribution pour soutenir les différents efforts mis en œuvre par l’Etat et d’autres partenaires pour garantir ce droit à des milliers d’écoliers. C’est le sens du lancement entre le 15 et le 27 septembre 2022 du "Projet construction de latrines et fourniture de kits scolaires pour les populations déplacées internes au Burkina Faso".
Cette initiative ambitionne toucher 75 700 enfants en leur offrant des kits scolaires et en construisant 53 blocs latrines dans les écoles de quatre régions : Centre, Boucle du Mouhoun, Centre-Nord, Nord. Les perspectives planifiées sur ce projet ravissent les représentants du Secrétariat Technique de l’Education en Situation d’Urgence (ST-ESU), les représentants des différentes mairies et les parents d’élèves, à l’image de Salif KARFA. «Grâce à cette action, je suis soulagé parce que la dotation en kits scolaires aux enfants va leur permettre de reprendre le chemin de l’école. Les latrines qui seront construites sont aussi une bonne chose, car cela va permettre de leur garantir une meilleure hygiène et une bonne santé ».
La mise à disposition des kits est planifiée pour le mois d’octobre 2022, tandis que les travaux de construction des latrines devraient permettre de les rendre disponibles dès décembre 2022. Le "Projet construction de latrines et fourniture de kits scolaires pour les populations déplacées internes au Burkina Faso" est exécuté en partenariat avec l’Aide Internationale de la Croix-Rouge Luxembourgeoise (AICRL) et l’Agence Luxembourgeoise pour la coopération au développement (LuxDev).