111 filles et garçons du Sud-Ouest reçoivent des kits d’installation

Date de publication : 20-12-2022

Dans la commune de Batié, Doyiri HIEN est citée aujourd’hui parmi les filles exemplaires qui font la fierté de sa famille. Piquée au départ par le virus de l’aventure vers les grands centres urbains pour de meilleures conditions de vie, la jeune fille de 22 ans est finalement restée et va bientôt s’établir à son propre compte dans un salon de couture. La Croix-Rouge Burkinabè lui a offert de nouvelles perspectives grâce auxquelles elle pourra désormais compter sur elle-même et apporter un appui substantiel à la famille. Le samedi 17 décembre 2022, elle a reçu un ensemble de matériels avec lesquels elle pourra s’adonner à première passion : la couture. Sa trajectoire ressemble à celles d’une centaine de jeunes filles et jeunes garçons qui ont eu la chance de bénéficier du même égard.

Lors de la cérémonie officielle de remise des équipements au siège de la Croix-Rouge du Poni, Doyiri HIEN était au cœur des attentions. Avec la nouvelle machine à coudre et les autres matériels, elle a démontré au public venu nombreux la dextérité avec laquelle elle parvient à couper les tissus et les pagnes pour en réaliser une coupe taillée sur mesure. Les applaudissements qui ont succédés à cette démonstration étaient aussi valables pour l’ensemble des 111 enfants à qui la Croix-Rouge Burkinabè offrait ainsi de nouvelles opportunités.

Dans le cadre des activités du Projet « Prévention et Lutte Contre la Traite des Enfants dans la Région du Sud-Ouest», les équipements promis ont été remis à ces enfants qui avaient été placés dans des centres d’apprentissage. Au terme de leur formation, ces 70 filles et 41 garçons ont été déclarés aptes à recevoir leurs équipements en coupe-couture, soudure, mécanique-auto, tissage, menuiserie-bois et coiffure-esthétique. Sous la conduire de chefs d’ateliers identifiés dans les communes de Batié, Gaoua, Diébougou et Dano, ils ont reçu pendant plusieurs mois les rudiments leur permettant désormais d’exercer un métier grâce auquel ils pourront mieux se prendre en charge.

Pour les intéresser davantage aux apprentissages, l’équipe du projet a usé de tact. Ainsi, le superviseur et les animateurs ont accompagné ces enfants tout au long du cycle. Pour cela, ils assuraient régulièrement des suivis dans les ateliers en leur prodiguant des conseils. Ils leur octroyaient également des frais alimentaires mensuels, sans oublier les visites à domiciles pour renforcer la proximité avec ces enfants et leurs proches. Ces différentes stratégies ont certainement contribué également à les maintenir durablement concentrés durant leur formation.

Les kits reçus comprennent entre autres des machines à coudre, des fers à repasser, des mètres ruban, des tables à repasser, des démêlants, des ensembles manicure pédicure, des mèches, des chaises, des métiers à tisser, des navettes, des lisses pour tissage, des jeux de tournevis cruciforme, des cisailles à main, des meuleuse, des postes à souder, des maillets à tête caoutchouc, des pinces universelles, des caisses à outils, des trousseaux de tournevis ,des clés à pipe, des caisses à outils, des pinces coupantes, des clés fourche, etc. 

 

Des résultats qui parlent

Le projet réalisé entre juillet 2019 et décembre 2022 avec le soutien de Plan International Burkina, avait pour ambition de contribuer à la prévention et à la lutte contre la traite et à toutes les formes d'exploitation des enfants et des jeunes dans la région du Sud-Ouest du Burkina Faso. Il a donc permis notamment d’assurer le placement et le suivi de 111 enfants en formation professionnelle dans diverses filières (couture, tissage, soudure, mécanique, menuiserie et coiffure), d’offrir à 800 enfants des documents d’identification (actes de naissances de doter ces enfants avec des kits d’installation/ perfectionnement, de sensibiliser 14 000 personnes sur la traite des enfants avec des leaders d'opinion, de renforcer les mécanismes endogènes de protection des enfants, de réaliser 16 actions de plaidoyer auprès des autorités provinciales pour les sensibiliser sur l'application de la législation sur la traite des enfants, etc. Les activités ont permis de couvrir 28 communes de la région du Sud-Ouest.

 

Pérenniser les acquis

En partageant ces acquis devant un parterre d’invités, les acteurs du projet avaient à cœur de prouver que le phénomène de la traite et du travail des enfants peut être atténué à travers de judicieuses approches d’autonomisation. L’exemple de la jeune Doyiri HIEN prouve qu’une autre vie est bien possible dans son patelin.

Le porte-parole des enfants a d’ailleurs lancé un appel à la Croix-Rouge Burkinabè et à l’ONG Plan International Burkina les invitant à « continuer encore les activités du projet pendant quelques années, parce que sur les sites d’orpaillage il y a encore de nombreux enfants qu’on peut vraiment aider à sortir de ce milieu qui est très difficile pour eux ».

Message reçu 5/5 par le gouverneur du Sud-Ouest. Boureima OUEDRAOGO a rassuré que «notre disponibilité est acquise pour toute forme d’appui qui seront jugés nécessaires pour réussir à opérer ces transformations positives dans la vie des bénéficiaires ».