Deux-cent femmes de Bogandé formées aux techniques de fabrication des foyers améliorés F3P

Date de publication : 22-09-2024

A 75 ans révolus Barkimba LANKOANDE a vu la luxuriante forêt qui entoure sa commune de Bogandé disparaitre progressivement du fait de la coupe abusive du bois. Elle se souvient encore que, toute jeune, elle et ses sœurs se rendaient régulièrement dans la brousse chercher le bois de chauffe pour les activités ménagères. Au fil du temps, la septuagénaire a constaté que certaines espèces végétales devenaient rares à trouver. Les sols s’érodaient également plus vite sous la force des eaux de pluie. Face à ce paquet de conséquences induites par la coupe du bois, elle n’a pas hésité un seul instant à se rendre disponible pour apprendre de nouvelles méthodes de réalisation des foyers domestiques.

La démarche de la Croix-Rouge a consisté à sensibiliser les femmes sur l’importance du recours à d’autres techniques de travail pour contribuer à préserver l’environnement à travers la réduction de la consommation de combustible ligneux pour le bois de cuisson et de chauffe par les ménages déplacés internes.

Cette idée promue au sein des communautés, a été expérimentée du 13 au 18 septembre 2024 auprès de 200 femmes vulnérables, comme Barkimba LANKOANDE, qui ont été formées aux techniques de construction de foyers trois pierres améliorées (F3P). Elles ont appris à identifier les différents agrégats nécessaires à la construction, la taille des pierres à utiliser, les techniques de mélange de terre, etc.

Ce premier groupe de femmes une fois formé, aura alors à charge de diffuser cette technologie auprès d’autres femmes déplaces de la commune, et même au-delà. L’objectif final étant de contribuer à réduire les impacts de la déforestation et consolider la cohésion sociale entre les ménages hôtes et ceux nouvellement arrivés à Bogandé. Ce renforcement des capacités a été planifié dans le cadre des activités du projet d’assistance multisectorielle d'urgence rapide en faveur des personnes déplacées internes affectées par les conflits dans les régions du Sahel et du Centre-Nord au Burkina-Faso dans une perspective de protection (HIP ECHO).

Les équipes de la Croix-Rouge n’ont pas eu du mal à convaincre les bénéficiaires sur les retombées de la maitrise de cette technique. Les messages diffusés ont rallié les femmes à leur cause, au regard des nombreux avantages induits.

La septuagénaire Barkimba LANKOANDE et les autres femmes ont compris que les foyers améliorés sont conçus pour brûler le bois plus efficacement, ce qui réduit considérablement la quantité de fumée produite, les protégeant du même coup contre des maladies respiratoires. De plus, les F3P offrent des gains de temps et d’énergie aux ménages en leur permettant de cuisiner plus efficacement. 

Face aux menaces qui pèsent sur l’environnement, cette technologie inspirée des savoirs locaux présente des avantages, parce que les foyers améliorés sont plus efficaces que les foyers traditionnels et peuvent réduire la quantité de bois de chauffage nécessaire de 30 à 50%. L’autre bénéfice non négligeable est que les foyers améliorés F3P peuvent être fabriqués localement, créant par la même occasion de nouvelles opportunités économiques pour les communautés. Les femmes bénéficiaires peuvent apprendre à fabriquer des foyers améliorés et les revendre aux ménages de leur communauté.

 

Après cette phase, une autre est planifiée au profit d’autres femmes. Notons que le projet HIP ECHO est mise en œuvre par le consortium Croix-Rouge NRC, avec l’appui financier de la DG ECHO.

En savoir plus sur la DG ECHO : 

 https://civil-protection-humanitarian-aid.ec.europa.eu/index_en?