« Bâtir une action humanitaire forte par des communautés fortes ! »
La nature des crises qui secouent l’humanité, hier, comme de nos jours, commande une approche plus efficace et efficiente en matière d’assistance humanitaire. L’efficience et l’efficacité sont les faces d’une même monnaie qui éprouve l’action humanitaire sous tous les cieux.
En Afrique subsaharienne, la récurrence des catastrophes naturelles et des conflits avait rythmé le quotidien des populations, avec pour point culminant, la crise libyenne et son lot de conséquences humanitaires.
Le Sahel est entré en ébullition avec la crise malienne, consécutive à cette crise Libyenne, entendons-nous dire par certains analystes. Des défis humanitaires nouveaux sont nés, avec des crises dont la nature est difficilement qualifiable de prime à bord. Car les causes et les manifestations de la crise donnent parfois lieu à des interprétations diverses.
Pour le cas des pays du Sahel, en proie à des attaques d’individus armés non identifiés, et à des déplacements massifs de populations, l’on s’accorde à qualifier cette situation de conflits asymétriques.
Au Burkina - Faso, comme dans d’autres pays du Sahel, les acteurs chargés des secours et de l’assistance enregistrent de nombreux incidents de sécurité, alors que leur mission est strictement humanitaire, neutre et impartiale. Les règles et principes qui régissent l’action humanitaire ne sont donc pas respectés et cela rend l’accès aux populations dans le besoin très difficile.
Un nécessaire renforcement de la stratégie communautaire de l’assistance humanitaire s’impose car, quel que soit l’asymétrie du conflit, les souffrances humaines demeurent, telle une excroissance qui s’accentue, au fur et à mesure que l’assistance n’a pas de porte d’accès rapide aux victimes.
La mobilisation des populations au niveau communautaire est donc un moyen incontournable en toute circonstance pour des interventions efficaces et efficientes. De nombreuses années de sensibilisation, de mobilisation et d’organisation des populations au niveau communautaire par la Croix-Rouge Burkinabè trouvent toute leur pertinence face aux conséquences humanitaires de la crise, consécutives aux attaques armées.
Avec cette approche, l’espace communautaire ne tarira jamais en bénévoles et volontaires pour secourir et assister promptement ceux qui sont dans le besoin, car l’action humanitaire est d’abord un acte individuel, puis collectif, et, se déroule dans l’espace communautaire.
Exprimer l’humain en chacun au profit de chacun, à proximité ou en tout autre lieu, et surtout au profit des plus vulnérables et des victimes de toutes sortes de crise humanitaire, est la substance de la mobilisation du pouvoir de l’humanité que prône la Croix-Rouge Burkinabè.
Telle la reine d’une termitière, chacun sera un reproducteur de l’humain, en lui et dans la société, car tant que la reine d’une termitière est en vie, cette termitière se reconstruit par l’action solidaire de sa progéniture.
En ce moment où l’humanité toute entière traverse de graves turbulences, la pérennité d’une humanité conviviale dépendra de nos engagements et actions, au profit de l’humanité en souffrance.
Dénis BAKYONO