« Un engagement périlleux, mais exaltant pour l’humanité ! »
« La profondeur de la compassion que l’on manifeste à autrui affecté par un événement malheureux est fonction de la profondeur et de la nature de nos relations » est un adage bien populaire de chez-nous, pour caricaturer souvent le niveau de solidarité avec son prochain, dans des circonstances malheureuses.
La notion de la proximité, de la connaissance ou du relationnel qui est exprimée dans cet adage est certes une réalité dans les interactions quotidiennes en société, mais l’action humanitaire va au-delà, pour se positionner au cœur du besoin. « Dis-moi ce dont tu souffres et je t’apporterai de l’assistance » est fondamental dans toute action humanitaire contemporaine.
Mettre l’impératif humanitaire au premier chef en toute neutralité et impartialité est ce qui nous motive dans le contexte d’insécurité grandissant au Burkina Faso. C’est pénible d’œuvrer dans un environnement qui n’épargne personne, même pas les humanitaires. Mais c’est encore plus exaltant, dans la persévérance, de pouvoir venir en aide aux victimes, même quand c’est pénible. Conscience des risques sur le personnel humanitaire et leurs moyens d’intervention et, se résoudre à accomplir sa mission pour sauver des vies, est un engagement que tout Etre humain se doit de renforcer.
C’est connu, aucune calamité n’a pu effacer l’existence de l’homme sur terre, sauf lui infliger des souffrances inutiles. En effet, les deux guerres mondiales et leurs corollaires de conséquences humanitaires n’ont engendré que des regrets. Il en sera pareil pour l’issue des violences armées dans le Sahel.
Pourquoi alors répéter les mêmes erreurs ?
Pourquoi ne pas expérimenter cet autre monde sans souffrance humaine ?
En attente de cet autre monde sans souffrance, l’engagement humanitaire décliné par le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et les orientations stratégiques de la gouvernance de la Croix-Rouge Burkinabè se traduisent chaque jour au chevet des communautés durement éprouvées par les conséquences de la crise que traverse le Burkina Faso.
Les partenaires, les membres, les volontaires, les employés et les collaborateurs au niveau communautaire s’attellent, dans une œuvre périlleuse mais exaltante, à soulager les douleurs de la faim, de la maladie, du deuil, de la perte de toute protection, et, des traumatismes de toutes sortes qui secouent la vie de ces populations déplacées internes.
Le sentiment d’impuissance face à des besoins sans cesse croissants ne doit en aucun cas entrainer le découragement, mais nous interpelle à travailler davantage pour une société plus solidaire, d’acceptation de la différence, de paix et de non-violence.
C’est encore là l’Histoire qui sera le seul juge de l’histoire de notre engagement pour l’humanité, dont j’espère, donnera un blanc-seing à toutes et à tous.
Mobilisons-nous donc, sous la houlette de la Croix-Rouge Burkinabè, car elle est Nôtre, pour recevoir de l’aide en cas de besoin, et surtout, pour faire de nous un acteur au service des plus vulnérables.
W. Lazare ZOUNGRANA